Étoiles …

Il ne suffit pas, pour se comprendre mutuellement, d’employer les mêmes mots ; il faut encore employer les mêmes mots pour désigner la même sorte d’expériences intérieures, il faut enfin avoir en commun certaines expériences.

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S’il est vrai que de tous les temps, depuis qu’il y a des hommes, il y a eu aussi des troupeaux humains (confréries sexuelles, communautés, tribus, nations, Églises, États) et toujours un grand nombre d’hommes obéissant à un petit nombre de chefs ; si, par conséquent, l’obéissance est ce qui a été le mieux et le plus longtemps exercé et cultivé parmi les hommes, on est en droit de présumer que dans la règle chacun de nous possède en lui le besoin inné d’obéir, comme une sorte de  » conscience formelle  » qui ordonne : « Tu feras ceci, sans discuter ; tu t’abstiendras de cela, sans discuter » ; bref, c’est un « tu feras ».

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J’ai été bouleversé, non pas de ce que tu m’aies menti, mais de ce que je ne puisse plus te croire.

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Parler beaucoup de soi peut être un moyen comme un autre pour se cacher.

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Ce qui est fait par amour s’accomplit toujours par-delà bien et mal.

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La maturité de l’homme, c’est d’avoir retrouvé le sérieux qu’on avait au jeu quand on était enfant.

La valeur d’un homme se mesure à la solitude qu’il peut supporter. Personne n’apprend, personne n’aspire, personne n’enseigne à supporter la solitude. Être indépendant est l’affaire d’une petite minorité, c’est le privilège des forts.

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Tant que tu considères les étoiles comme quelque chose qui est « au-dessus de toi », il te manque le regard de celui qui cherche la connaissance.

En quoi la philosophie est-elle demeurée jusqu’à présent prisonnière de préjugés ? Pourquoi le projet même de recherche du vrai est-il suspect ? C’est l’examen de ces deux questions qui conduit Nietzsche, dans Par-delà bien et mal, à récuser la problématique de la vérité pour lui substituer celle, plus radicale, de la valeur. Et c’est pourquoi ce texte de 1886 –  » une sorte de commentaire de mon Zarathoustra  » ainsi que le présente Nietzsche constitue sans doute l’ouvrage le plus propre à faire saisir la logique spécifique, déroutante autant que rigoureuse, de la réflexion nietzschéenne, tout comme il est celui qui en détaille le plus clairement les aboutissements : la définition nouvelle du philosophe, du  » philosophe de l’avenir « , comme créateur de valeurs, et l’interprétation de la réalité comme volonté de puissance.

Friedrich Nietzsche dans Par-delà le bien et le mal

Une pièce musicale de Richard Wagner – Song to the Evening Star