Poèmes zen

Impossible de définir

Ce qui est par-delà les mots

Dans le pinceau ne doit même pas rester

Une goutte d’encre.

*

Comme les montagnes dominent

Sur de vastes étendues,

C’est seulement grâce à elles

Que l’on peut chevaucher les nuages,

Ce sont elles qui confèrent l’inimaginable

Privilège de s’élever avec le vent

*

Sur les eaux de l’esprit

La lune paisiblement s’épanouit.

Qu’une vague les trouble

Elle pénètre jusqu’au fond

Et la boue devient lumière.

*

Dans le vent du printemps

Avec des pétales est tombée

Une parole que je venais de citer.

Ne pourrait-on imaginer

Que c’était le chant de la fleur

*

Ne pensez pas que le temps

Qui passe soit semblable

Au vent et à la pluie

Qui se dirigent d’est en ouest.

Le monde entier n’est pas inchangeable

Il n’est pas immuable

Il passe …….

*

L’esprit que tant de gens

Chérissent en ce monde

N’est ému qu’un moment

Par le bruit du torrent dans la montagne

Au crépuscule en automne.

*

Où qu’il aille, d’où qu’il vienne

L’oiseau aquatique

Ne laisse aucune trace.

Pourtant, jamais,

Il ne perd son chemin.

Eihei Dōgen, Dōgen Kigen, soit Dōgen rare mystère ou maître zen Dōgen (1200-1253) est un grand maître de l’école Sōtō du bouddhisme zen, qu’il introduisit au Japon depuis la Chine.

Instruction au cuisinier zen a été écrit en 1237 par Maître Dōgen, maître zen et fondateur de l’école zen soto au Japon.

Faisant pour la première fois usage du japonais dans les écrits bouddhiques, Dôgen a créé un nouveau style, composé de formulations saisissantes, souvent paradoxales. Historien des mentalités religieuses et des mythologies, ancien disciple du maître zen Deshimaru, Jacques Brosse s’est consacré à la traduction des poèmes de Dôgen, dont la profondeur et l’intensité ne cessent de l’émerveiller.

Maître Dogen dans Poèmes zen de Maître Dôgen

Une pièece musicale de Jean-Pierre Rampal & Lily Laskine – Haru No Umi