Bien sûr, dans les livres il est possible d’évoquer l’idéal humain, le comportement juste, la pensée juste, la présence juste. Vous, comme moi, nous avons découvert au fil des ans que l’expérience nous démontre que ce n’est pas une question d’effort ou de volonté, vivre nous pousse à découvrir que l’être humain est imprévisible et qu’il n’y a pas de comportements purs, et encore moins des normes morales universelles qui les fondent.

Apprendre à vivre ne peut pas reposer sur la prémisse que tout apprenant se connait bien et qu’il ne lui reste qu’à développer le comment. Il faut reconnaître que nous savons peu de nous-mêmes et tout autant des autres.

Cet aveu rend plus facile la capacité de délaisser la tentation de juger les autres, de les voir les plus semblables à soi. Cet aveu ouvre la porte à l’importance de vivre et de laisser vivre.

Il y a tout un monde entre le fait d’exprimer une question qui ouvre des perspectives aux autres et le fait de formuler un conseil intentionné.

Il y a tout un monde entre s’indigner de façon lucide, et condamner les autres.

Il n’est pas facile de marquer sa singularité sans l’imposer à l’autre. Pour cela, il faut avoir la foi en la liberté. Et la liberté se nourrit dans l’amour inconditionnel, de ce que nous sommes et de ce que l’autre est.

Une chanson de Shawn Phillips – We

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