La culpabilité et l’erreur

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La culpabilité afflige beaucoup de gens, mais c’est peu discuté, peu reconnu, pas très à la mode de parler de cela, car elle est liée dans notre société à un aveu de faiblesse. On y voit souvent accoler l’idée que c’est une faute.

La culpabilité est souvent vécue comme une prise de conscience inavouable de nos erreurs, et elle induit un sentiment d’irréparable, bousillant souvent la relation avec les autres.

Comment comprendre nos erreurs et en assumer la responsabilité? Quelle attitude développer face à celui que nous avons blessé?

Pour avancer un peu, il faut apprendre à décoder ce qui se cache derrière la culpabilité et en quoi elle fausse notre compréhension des événements dans notre quotidien.

La culpabilité implique que l’on pose un jugement sur moi-même, sur une erreur que l’on a commise ou sur un constat que l’on n’est pas capable de réaliser les attentes que d’autre ont envers nous.

Dans le cas d’une erreur, on laisse souvent la faute commise remplir notre vie. Elle va se nourrir de ce focus et amplifier. Et lentement, s’enracine l’idée que tout est perdu, que l’irréparable a été commis. On n’aurait pas dû sous aucune considération faire cela!

Et pourtant, l’erreur est naturelle. Non pas souhaitable, mais elle fait partie de la vie.

Aussitôt que l’on bouge, que l’on explore, que l’on cherche, on risque de faire une erreur.

Dans certains domaines, l’erreur est même réutilisée. En science, les erreurs ou les échecs permettent d’éliminer des hypothèses et d’avancer vers une solution, en art, les erreurs permettent de faire avancer le processus créatif et de découvrir une autre dimension, etc.

Il y a quelque chose de présomptueux dans le fait de penser que l’on ne devrait pas faire d’erreur, de ne pas se tromper, et surtout, de freiner notre capacité à résister aux cadres connus.

En plus des erreurs, il peut arriver aussi que l’on se sente coupable de ne pas répondre aux attentes d’autrui ou à nos propres attentes et même nos propres besoins. On en arrive à développer un sentiment de culpabilité au regard de ne pas être ce que l’on aurait accepté d’être ou encore on aurait voulu être.  Notre vie devient en décalage d’attentes au lieu d’être en développement d’une nouvelle approche.

Se maintenir dans la culpabilité c’est entretenir un rapport vicié avec la notion d’erreur. Il peut même arriver que la culpabilité s’incruste en nous pour entraîner un développement de modèles communicationnels culpabilisants.

Veut-on devenir un agent contaminant de culpabilité envers les autres? Et comment ne pas se laisser s’approprier par l’autre dans sa volonté de culpabiliser?

Il faut redécouvrir ce processus naturel d’apprentissage, de développement et le revisiter dans le cadre d’un entraînement mental.

Avant tout, face à la culpabilité, il faut, et je sais que ce n’est pas toujours facile, développer une représentation bienveillante sur soi-même.

Lors d’une séance d’entraînement mentale, nous pouvons être agité par les émotions, les retours du passé, les dysfonctionnements. Et pourtant, nous pouvons aussi reprendre le contrôle et s’apprendre à se reconnaître dans l’erreur sans se juger.

Il faut développer cette autre vision qui nous permet d’apprécier que la représentation de la réalité que nous avons n’est pas la réalité. Il nous faut revisiter nos représentations et nous entraîner à concevoir que l’on peut changer dans notre façon de voir, notre façon de comprendre et se donner les moyens de développer une plus grande fluidité dans sa captation de la réalité.

Nous avons la possibilité de prendre les moyens nécessaires pour développer cette sérénité à accepter nos erreurs afin de mieux grandir.

https://www.youtube.com/watch?v=1shNXvE30WY

2 réflexions sur “La culpabilité et l’erreur

  1. Daniel, en te lisant ce matin, j’ai tout de suite pensé à une amie qui souffre intensément de culpabilité. Je lui ai transmis ton message afin qu’elle prenne conscience du mal qu’elle se fait en se laissant noyer dedans… Si elle prend la peine de bien lire, je crois qu’elle va s’en sortir simplement en ouvrant la porte de la bienveillance envers elle. Je le souhaite tellement!

    Merci!

    N.

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