Il faut beaucoup de courage et de respect pour prendre une distance d’une relation conflictuelle. La réaction première, celle de la peur de la solitude, c’est de plutôt revenir à la charge, agiter l’eau trouble des émotions qui bloquent la relation, sous prétexte de s’expliquer et de ressasser l’incompréhension. Tous les gestes ne peuvent que rendre tout plus trouble, obscurcissant tout ce qui devrait avoir du sens.

Il faut de la résilience pour attendre la clarification, qui advient lorsque l’on a cessé d’agiter le mélange des émotions qui nous retient. Il faut aussi faire preuve de patience et aussi d’une certaine confiance en soi.

Il n’est pas facile de renoncer à savoir tout de suite. Cela nous ramène à notre peur de soi et de l’autre. Souvent dans l’agitation, nous cherchons à obtenir un résultat, à imposer notre point de vue, à transformer l’autre pour taire l’objet de notre peur intérieure, bref, à imposer la suprématie du moi.

Prendre une distance d’une relation conflictuelle, c’est sortir de cette agitation, et c’est en soi une grande preuve d’amour envers l’autre, et envers soi. Ce n’est pas se résigner, c’est accepter que la vie nous envoie des événements qui nous dépassent et de composer avec au lieu de résister.

Et cette expression d’acceptation par amour est souvent le courant qui amène la clarification de l’eau trouble.

Une chanson de Paul Simon – Bridge Over Troubled Water

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