Nous passons notre vie à vouloir façonner ce monde, l’adapter à notre image, à nos croyances. Cela commence souvent par le lieu ou nous habitons, nous l’adaptons et le décorons. Puis, c’est au tour de notre vie sociale et notre travail.

Nous avançons dans la vie en recherchant cet idéal que nous cherchons à nous représenter. Nous avons même anticipé ce qui se passera après notre passage sur la terre, et nous nous attendons souvent à une espèce d’Éden, ou de paradis.

Et si ce que nous espérions et anticipions se réalisait?

Un peu comme nos pensées, à force de ruminer un concept nous finissons par l’intégrer dans notre quotidien et d’une certaine façon, selon notre mesure, à le faire vivre.

Imaginez le topo. Une personne qui a passé toute sa vie professionnelle à contrôler les autres, à s’en méfier et à instaurer une bureaucratie lourde, que se passera-t-il à sa mort?

Si ses aspirations se réalisent, elle arrivera dans sa forme d’Éden et devra se présenter dans l’antichambre afin de remplir un formulaire d’admission, démontrer sa condition humaine (malgré que sa mort en démontre son impermanence), afficher ses croyances, son sexe, sa langue et la source de ses revenus, alors que toute forme de classification sera rendue obsolète et que manifestement l’essentiel est à des lieux de ces questions.

Lorsque j’ai pris conscience de cette probabilité, je me suis mis à rêver et à anticiper un monde meilleur, plus fluide, avec plus de compassion et d’entraide, et j’ai laissé tomber la notion d’éternité qui semble offrir dans son forfait peu de pause. Comme cela, au moins ma vie durant j’aurai fait ce qui m’est essentiel et si ma mort est à son image, elle sera bienheureuse.

Une chanson de Léo Ferré interprétée par Bernard Lavilliers – Est-ce ainsi que les hommes vivent

Les paroles sur https://greatsong.net/PAROLES-LEO-FERRE,EST-CE-AINSI-QUE-LES-HOMMES-VIVENT,100793980.html

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