Lorsque nous vivons des moments de joie intenses, nous avons une belle énergie qui semble irradier tout le corps, notre vie s’illumine, notre âme est sereine, notre cœur et nos mains s’ouvrent à la vie. Il s’agit de moment privilégier. Mais pour se sentir habité par la joie, il faut plus que des événements,

Bien sûr, il est agréable de partager un repas avec les gens que l’on aime, de réussir une épreuve, de voir le visage d’un nouveau-né, et bien que ces joies puissent nous faire vivre de beaux moments, elles sont avant tout liées au monde, elles sont souvent imprévisibles et passent comme elles arrivent. Ce sont en quelque sorte des plaisirs qui passent, un éclair de bonheur.

Il peut même arriver que nous vivions ces événements, et malgré la joie ressentie par ceux qui y participent, nous soyons à peine émus, comme si la magie n’opérait pas.

Nous finissions tous par découvrir que si nous recherchons le lieu où siège la joie dans ce monde, à chaque pas que nous faisons dans cette direction, la destination s’en éloigne d’autant.

La joie sans cause extérieure est à la source de notre propre nature. Enfants, nous étions en lien direct avec elle, car nous étions aussi en phase d’émerveillement devant toutes les sensations que le monde nous apportait. L’apprenti de la vie a plus de chance de vivre la joie que celui qui pense tout savoir. Tant que nous alimentons cette volonté d’expérimenter cette capacité d’être et non de faire, nous attisons l’énergie de la joie en nous.

J’ai parfois l’impression que toute l’attention et la conscience que nous prenons à vivre d’être nous gardent au cœur de ces joyaux que sont la joie et l’amour de ce monde.

Une pièce musicale de Messiaen interprétée par Emanuele Delucchi – Regard de l’Esprit de joie

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