Résistance

Il s’agit de faire chacun dans nos existences : des lieux de résistance ! Résistance à l’hypnose socialement programmée ! A la boîte à chaussures ! Pour percer au-delà… Pour percer jusqu’à cette immensité du réel.

Et vous savez ce qui est tragique, c’est qu’au XXème siècle, il y a eu cette extraordinaire évolution scientifique de la physique quantique, et j’ai le bonheur d’avoir parmi mes amis les plus intimes, un grand physicien de l’atome. Et lui me disait que ce qui l’attristait le plus, c’est que la science a reflété les intuitions métaphysiques de l’humanité ! Tout est relié à tout. Tout est relié à tout. Il y a une tribu amérindienne – les sioux Lakota – où pour se dire bonjour on dit : « nous sommes reliés » c’est le salut ! Toutes ces intuitions profondes de toutes les religions de l’humanité, cet « être un » avec l’univers créé. Je suis une cellule, un atome de cet univers créé. Je suis part de cet univers, je respire avec lui. Je respire avec tout ce qui respire sous le soleil. Cette conscience de l’unité, cette relation de chacun avec chacun, et bien c’est la physique quantique qui en a décrit scientifiquement la réalité.

Et cet ami me dit qu’on a utilisé tout ce savoir pour le progrès technologique… Mais nous n’avons pas pris le message philosophique ! Nous crachons dessus!

Et nous vivons dans l’univers de la physique du 19ème siècle: Chacun séparé, Cause – Effet. Tchak tchak. Tchak tchak.

Je suis là devant vous. Dans le dos : tout un peuple bruissant, de ceux qui m’ont précédée. Grands parents, arrières grands-parents… Si vous remontez jusqu’à 30 générations, vous savez combien cela fait?

C’est comme dans cette progression géométrique, dans ce conte oriental où ce sultan demande à sa bien-aimée : « Alors qu’est-ce que je pourrais t’offrir… Avec quoi je pourrais te faire plaisir…? ». Et elle répond : «  Oh ! Peu de choses : sur un jeu d’échec… Un grain de riz sur la première case, deux sur la seconde, quatre sur la troisième… ». Et à la fin, le royaume ne suffit pas.

C’est-à-dire que si vous multipliez deux par deux, par deux… trente fois : ça fait plus d’un milliard d’êtres ! Vous imaginez, derrière chacun de nous, dans cette salle, un milliard d’êtres ! Ça commence à faire du monde !… Donc… dans mon dos, j’ai toute l’humanité ! Devant moi, j’ai toute l’humanité à venir… Là, partout dans l’horizontalité, tous les êtres qui respirent en même temps que moi sur cette terre… Et je suis une maille du filet ! Vous sentez cette image ? Non mais… Laissez-vous… Laissez-vous un instant pénétrer de cette image. Passé… Devant… Et puis wouahh…

Ça c’est le réel ! Et nous nous sommes là : « ah-mais-lui-il-m’a-dit mais-comment-il-m’a-regardé-et-j’aurai-du-lui-dire et-comme-elle-est-bizarre-elle-m’a-pas-répondu et-puis-elle-m’a-rien-dit-mais-si-je-la-revois-je-vais lui-dire-que… »

Nous avons oublié qui nous étions!

Et ça… C’est une percée vers : « Il ne peut rien t’arriver. Tu es au bout des temps. Et tu es au commencement. Et tu es au bout de l’univers ».

 Nous vivons dans cette représentation maladive que chaque geste que je fais ne concerne que moi… C’est d’ailleurs de là que naît la dépression de notre monde contemporain. Et lorsque l’on entend : « quoi que je fasse ça n’intéresse personne, même pas ma voisine de palier ». Je suis dans mon enfermement, c’est ça la tragédie.

Or, dans une société qui est reliée à la transcendance, chaque geste que je pose va jusqu’au bout des temps: La manière dont je me lève le matin, dont je vais vers l’autre… Le geste avec lequel je caresse mon chat, la manière dont j’arrose mon pot d’azalée sur le balcon.

Christiane Singer dans Choisis la vie et tu vivras

Une pièce musicale de Khatia Buniatishvili – Rhapsody in Blue

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