Il m’a dit que par ma présence, je construisais le monde. Je me souviens d’avoir ri en entendant cela. J’étais convaincu de percevoir le monde, mais pas de le construire.

Pourtant, une petite faille s’était formée pour laisser entrevoir une nouvelle réalité.

Je n’irai pas jusqu’à dire aujourd’hui que le monde est créé par nos idées. Toutefois, par mon expérience singulière, mes pensées définissent ce monde qui est devant moi. Le sens des mots que j’utilise, les émotions que je ressens face à certaines formes ou certaines expériences, ensemble ils teintent mes désirs et mes peurs.

Ma propre représentation du monde m’est propre. Personne ne peut occuper la place que j’occupe dans ce monde, personne n’a vécu la même expérience, bien que nous partagions beaucoup de similitudes. Personne ne décode de la même façon une situation vécue. C’est pourquoi nous classons, trions, jugeons ce que nous percevons selon notre unique point de vue. Nous ne percevons pas de la même manière ce qui est frivole ou important, ce qui est bon ou mauvais, ce qui est grand ou petit, ce qui est beau ou laid.

Notre propre représentation du monde est la construction de notre pensée que nous décodons comme notre réalité. Celle-ci est à l’origine des conflits personnels et collectifs que nous vivons, et en même temps à l’origine de l’intérêt que nous avons pour la littérature, le cinéma, le théâtre et la musique. Il est fascinant pour nous de pouvoir entrer dans une part de la représentation de l’autre grâce à une œuvre.

C’est la beauté qu’apporte la rencontre avec l’autre, par l’art qui découvre le monde. L’art nous permet, d’une certaine façon, d’élargir notre représentation du monde en intégrant des bribes de ce que d’autres ont perçu, de prendre conscience du caractère limité et relatif de notre vision, et d’accéder à une plus grande perspective.

L’idée que nous construisons notre réalité est intéressante. Elle ouvre la porte à l’inclusion de l’autre. Pour percevoir réellement ce qui nous entoure, nous avons besoin d’élargir notre perspective et du fait même de la vision des autres. La beauté de la chose, c’est que plus la différence de l’autre est significative, plus elle nous nourrit. On apprend alors que nous parlons rarement du monde, mais plutôt de l’impression qu’il suscite. Et cette voie ouvre des perspectives pour mieux assumer notre créativité et notre liberté.

Une chanson de Desireless – Voyage Voyage

Les paroles sur https://genius.com/Desireless-voyage-voyage-lyrics

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