Illustration- Aikaterini Theocharidou

Parfois on sent comme un vide, un creux en soi.

Un espace dont on ne sait que faire.

S’il y a un vide, est-ce à dire qu’avant, en cet endroit, il y avait un plein ?

Plein de quelle façon ?

On ne sait pas.

C’est un peu comme un manque, dont ne sait quoi, impossible à combler.

Une sorte d’absence qui emplit tout en nous, dont on méconnait l’origine.

Comme si cela venait de très loin, comme si cela avait toujours était là, à notre insu, alors qu’hier tout allait bien.

Une sorte d’immobilité, familière et étrangère à la fois.

On cherche à comprendre, expliquer, donner du sens à cet état indéfini.

Nous ne savons pas si nous allons bien ou mal.

On n’est pas vraiment triste, peut-être un peu quand même ..

C’est une sorte d’apathie des émotions.

Un événement en négatif. Un non-état, un non-être …

On ne sait pas trop comment nommer cette envie de crier étouffée car non justifiée, ce pleur qui n’a pas lieu d’être et ne s’exprime d’ailleurs pas..

Nous sommes nous déserté nous-même ?

Il ne s’est rien passé de notable qui puisse expliquer cette sorte d’arrêt.

Alors quoi ?

Plus on cherche à mettre en mots ce qui n’est pas nommable, plus la situation devient inconfortable, plus elle prend de place jusqu’à tout emplir.

Et si on essayer de se rappeler que tout état est éphémère ?

Nous sommes sans cesse parcourus par toutes sortes d’émois qui nous échappent, comme un ciel sillonné de nuances de lumières, de nuages.

Il nous suffit de laisser passer.

Observer sans arrêter le mouvement, sans chercher à le comprendre, comme on regarde la vue par la fenêtre, en restant de l’autre côté.

Attendre sans attendre, ce qu’il en naîtra, car tout à sa raison d’être, toujours.

Life is a combination of magic and pasta (Federico Fellini)

Angelica Mary http://www.angelica-mary.fr

Une pièce musicale de Armand Amar – La source des femmes