Photo – Paul Cupido

Souvent on aime non pas l’autre, mais l’amour de l’autre à notre endroit.

Peu importe ici la sorte d’amour, qu’il s’agisse d’amitié, de fraternité, de sentiments amoureux …

D’aucuns pensent qu’il faut admirer un peu l’autre pour l’aimer.

Est-ce si sûr ?

On admire souvent ce qu’on pense ne pas avoir et que l’on aimerait avoir ou être.

Combien glissent dans une conversation qu’ils connaissent tel ou tel personnage plus ou moins célèbre, comme si cette célébrité allait déborder sur eux, comme s’ils en étaient plus importants, plus beaux, plus intelligents, plus… ?

Cela commence dans la cour de l’école et ne s’arrête que quand on s’est accueilli soi-même tout entier.

Si on admire ce que nous n’avons pas ou pensons ne pas être, on risque chaque jour un peu plus de se sentir diminué, inférieur, et d’en vouloir à l’autre au bout du compte, d’être tout ce que nous ne sommes pas.

On se prend à douter que l’autre puisse nous aimer.

Il nous est impossible de concevoir que l’autre puisse nous regarder autrement que nous nous voyons et jugeons nous-même.

Tôt ou tard, on aura le désir de se tourner vers quelqu’un qui nous fait croire à notre propre lumière.

Cependant, tant que nous n’y croirons pas nous-même, nul ne sera en capacité de nous rassurer durablement, alors nous irons de soleil en soleil, réels ou factices, à la recherche de cet amour qu’on se refuse à soi-même.

Pour aimer l’autre, c’est vers soi qu’il faut se tourner résolument et s’interroger continument, sur notre relation à nous-même, sur ce qui nous anime, nous emplit.

Il nous faut savoir si lequel de notre cœur ou de notre ego pilote, si nous sommes dans l’élan vers l’autre ou dans la quête de notre propre lumière.

L’amour est comme la rivière qui coule toujours dans le même sens, de la source vers tout le reste…

L’amour s’offre comme le matin s’offre au jour, comme la fleur au printemps.

Angélica Mary http://www.angelica-mary.fr

Une pièce musicale de Jean-Michel Blais