La première fois qu’il me conseilla de danser avec ma tristesse, je trouvais l’idée absurde. Comment trouver du plaisir à danser avec la tristesse ?

Puis, un jour, je me suis lancé. J’ai pris à corps ma tristesse et je l’ai collée contre moi et nous avons suivi le rythme.

Cette petite ouverture de ma part fut dans les faits un grand geste libérateur. Je venais d’apprivoiser la tristesse, au lieu de la fuir, je m’en rapprochais.

Puis, je me suis mis à danser avec les émotions. Aujourd’hui, je suis en mesure de comprendre que les émotions sont justes, qu’il est possible d’avoir confiance en son cœur. Il n’est pas là pour nous troubler, d’ailleurs, comme nos pensées, il est là pour nous aider à décoder.

J’ai pris conscience que le problème ce n’est pas l’émotion, mais ce que j’en fais. Quand les émotions sont trop longtemps contenues, elles se métissent de pensées répétitives et elles débordent. Alors, la tristesse empêche d’ouvrir les yeux et d’aller de l’avant, le désir rend possessif et contrôlant, et la joie reste bloquée. Et ces réactions altèrent notre capacité d’ouverture à l’autre.

En dansant avec les émotions, nous apprenons à les décoder, à voir les nœuds, les blocages et cela nous ouvrent à une meilleure connaissance de soi.

En tournant avec sa peine on découvre la vie sous de nouveaux angles, on dédramatise, on laisse passer l’émotion par le corps pour qu’elle retourne à la terre.

La danse m’a appris à ne pas réprimer, à simplement s’autoriser d’exprimer ce que je ressens, en tout respect, pour soi et les autres.

Une pièce musicale de RENE AUBRY-CAROLYN CARLSON/ BLUE LADY au BATACLAN

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