Nous sommes l’humanité

Je vois que je suis responsable, totalement responsable de l’ensemble de la conscience. Je vois que lorsque j’explore la peur, j ’aide la totalité de la conscience humaine à atténuer cette peur. Alors, la mort prend un sens complètement différent. Je n’ai plus le phantasme de m ’asseoir à côté de Dieu ou d’aller au ciel en traversant une certaine nébuleuse. Je mène une vie qui n’est pas ma vie propre. Je vis une vie qui est celle de toute l’humanité et si je comprends la mort, si je comprends la douleur, je purifie l’ensemble de la conscience humaine. C’est pourquoi il importe de comprendre le sens de la mort et peut-être de découvrir que la mort a une grande signification, une grande relation avec l’amour. Car lorsque vous mettez fin à quelque chose, il y a amour. Quand vous mettez fin complètement à l’attachement, alors l’amour existe.

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C’est une grande chose que de comprendre la souffrance car lorsqu’on est libéré de la souffrance, il y a compassion. On ne peut pas être compatissant tant que l’on est attaché à une croyance ou à une forme particulière de symbole religieux. La compassion, c’est être libre de la souffrance. Là où existe la compassion, il y a amour. Cette compassion s’accompagne d’intelligence – non pas l’intelligence de la pensée avec ses ruses, ses accommodements et sa faculté de tout supporter. La compassion signifie la fin de la souffrance et alors seulement il y a intelligence.

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Fondamentalement le contenu de notre conscience, c’est la peur, la poursuite du plaisir avec, comme résultat, la douleur, la souffrance et finalement la mort. Tout cela englobe le noyau de notre conscience. Nous observons ensemble tout le phénomène de l’existence humaine qui est la nôtre. Nous sommes l’humanité car notre conscience, que nous soyons chrétiens vivant en Occident, musulmans au Moyen-Orient ou bouddhistes en Asie, est fondamentalement la peur, la poursuite du plaisir et le constant fardeau de peines, de blessures et de douleurs. Notre conscience ne nous est pas personnelle ! C’est très difficile à accepter car notre conditionnement et notre éducation ont été tels que nous nous opposons à cette vérité : nous ne sommes pas du tout des individus mais nous sommes l’humanité toute entière.

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Si l’on enregistre toujours tout, alors le cerveau commence lentement à dépérir et c’est, par définition, la vieillesse.

Jiddu Krishnamurti (1895-1986) : Il fut un libre penseur, qui s’est promené dans le monde. Il est considéré comme l’un des grands penseurs et maîtres spirituels. Il ne proposait aucune philosophie ou religion. Il expliquait avec minutie les subtils mécanismes de l’esprit humain, et il insistait sur la nécessité d’introduire une qualité profondément méditative et spirituelle dans notre vie de tous les jours. Il n’appartenait à aucune organisation, aucune secte, à aucun pays, ne s’inscrivait dans aucun courant de pensée, politique ou idéologique. Il affirmait tout au contraire que ce sont là les véritables facteurs qui divisent des hommes et entraînent les conflits et les guerres. Citation : Ce que je vous demande, c’est d’ouvrir votre esprit, non de croire.

Jiddu Krishnamurti dans Le réseau de la pensée

Une pièce musicale de Einaudi: View From The Other Side Var. 1 (Day 5)

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