Quelques éléments clés du bouddhisme 3

Un être dont les fautes et les bonnes actions s’équilibrent, et qui s’est éveillé à la connaissance de la vanité des phénomènes, connaît la félicité du nirvana, du non créé. Il ne se réincarne pas, sauf s’il le souhaite, par altruisme, pour aider les autres, jusqu’à ce que tous puissent atteindre la perfection. Dans ce cas il devient un bodhisattva. Les bodhisattvas constituent l’un des éléments les plus importants du bouddhisme tibétain. On voit le rôle que la compassion y joue. Mais cette compassion n’est pas, comme en Occident, le produit de la sensibilité. Elle découle de la connaissance de la place occupée par chaque être, du plus infime vermisseau à l’homme, dans la chaîne des réincarnations successives qui conduisent à l’éveil. C’est donc plutôt une sorte de solidarité fraternelle. 

 

On appelle samsara, ou migration, la suite des renaissances au sein des différentes conditions d’existence auxquelles un individu ne peut se dérober tant qu’il n’a pas obtenu la délivrance. L’enchaînement au samsara est la conséquence des trois racines du mal, la haine, le désir et l’ignorance. Les conditions de la renaissance sont conditionnées par le karma de chacun.

 

La roue de l’existence se retrouve dans presque tous les sanctuaires. Yama, le seigneur de la mort, la tient entre ses griffes. Elle est constituée de trois cercles concentriques. Celui du milieu contient trois animaux qui symbolisent les racines du mal: le sanglier (l’ignorance), le serpent (la haine) et le coq (le désir). Le cercle intermédiaire se divise en six cases qui représentent les six états de l’existence: le monde des titans et des assura; celui des dieux; celui des humains; celui des preta, avares déchirés par la faim et la soif; celui des enfers; celui des animaux. Le cercle extérieur illustre l’enchaînement des causes qu’il faut briser, grâce à l’enseignement bouddhiste, pour parvenir au nirvana. On y trouve: l’ignorance primordiale (un aveugle); les impulsions mentales (des potiers symboles de malléabilité); la conscience instable (des singes); la personnalité (deux hommes dans une barque); les six sens (six maisons vides); le contact (deux amoureux); la sensation aveugle (deux flèches dans les yeux); la soif (un buveur); l’appropriation (un singe attrapant des fruits); le devenir (une femme enceinte); la naissance (un accouchement); la vieillesse et la mort (un homme portant un cadavre); ces différents stades s’engendrent les uns les autres. Les deux derniers cercles s’explorent dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du haut, sous la tête de Yama à gauche. 

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