Bien partir du mauvais pied

ImAGE cabane

Bien partir du mauvais pied.

Mal commencé étant à moitié raté, il importe que vous pratiquiez la non-maîtrise des pensées dès l’instant du réveil.

Lorsque, le matin, vous reprenez conscience, ne vous levez surtout pas tout de suite. Demeurez dans un entre-deux particulièrement propice aux cogitations. Vous partirez ainsi du mauvais pied avant même de l’avoir posé par terre. Enfoui sous la couette, représentez-vous vos problèmes et difficultés, film catastrophe de préférence.

Ce processus à l’avantage d’être très rapidement efficace. Chaque seconde ainsi passée à secréter de la négativité vous verra de plus en plus déprimé, abattu, découragé. Surtout, faites feu de tout bois. Si vous vous réveillez avec la sensation d’une certaine fatigue physique, refusez immédiatement cette sensation.

A grand renfort de pensées, évoquez tout ce que la fatigue peut avoir de pénible. Soyez fatigué d’être fatigué, sentez-vous victime de la fatigue ressentie. Plutôt que d’accueillir la sensation du moment comme une donnée participant du flux de la vie, qualifiez-là, étiquetez-là, laissez remonter toutes les associations désagréables liées à l’impression de fatigue.

Comparez en gémissant intérieurement la fatigue d’aujourd’hui au bien être d’hier ou d’avant-hier. Dites-vous que cette fatigue ne finira jamais, puis embrayez sur toutes les causes réelles ou imaginaires, de cette fatigue, jusqu’à ce que s’installe une impression d’écrasement.

Retardez le plus possible le moment du lever qui aura pour malencontreux effet de vous mettre dans l’action, laquelle est l’ennemie de la cogitation.

L’idéal serait que vous demeuriez terré sous la couette et sombriez dans le cercle vicieux de la dépression constitué d’un amas de pensées négatives solidifiées en émotions paralysantes. Sans doute est-ce plus facile que vous ne l’imaginiez, comme vous le vérifierez par vous-même si vous suivez à la la lettre les instructions précédentes.

Gillet Farcet dans Manuel de l’anti-sagesse : Traité de l’échec sur la voie spirituelle

Une chanson de Mes Aieux – Ça va mal

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