En portée

Je l’entends encore me dire avec sa voix douce qu’aussi vrai que le problème disparaît lorsque la solution se présente, il en est de même pour tout ce que l’on accepte, joie, tristesse ou projet, tout ce que nous intégrons finit par disparaître. Et avec son clin d’œil, elle glissait comme cela qu’une tâche qui nous rebute et que l’on accepte finit par disparaître.

Cette grande âme m’a fait comprendre que ce qui demeure, c’est ce vers quoi nous nous projetons par notre esprit. Si nous recherchons un but, il va s’éloigner, tout en demeurant présent et inaccessible, tant et aussi longtemps que nous ne lui aurons pas permis d’être en nous.

Elle avait un esprit curieux. Elle savait que les plus grandes découvertes ont été le fruit d’une maturation de la pensée. Et pour prendre en maturité, il faut d’abord laisser reposer.

Si vous vous promenez dans la forêt et que vous essayez d’interpréter tout ce que vous voyez, tout ce que vous entendez, tout ce que vous sentez, vous ne ferez pas une belle promenade et vous n’apprendrez pas grand-chose. Vous allez que ressasser vos connaissances. De fait, vous allez vivre un grand dialogue intérieur.

Pour goûter la beauté de la forêt, il ne faut pas essayer de l’interpréter, il faut être attentif, voir même être curieux, mais il ne faut pas réduire la nature par nos résonnements et la tentation de contrôler sa manifestation.

Elle aimait rappeler qu’une promenade en forêt c’est avant tout une question de transformation intérieure. Il suffit de se détendre, de percevoir, de recevoir. Comme lorsque nous écoutons une musique et que nous sentons notre corps disparaître, notre cœur et notre âme se jouent de la portée.

Cette grande âme est l’amour.

Une pièce musicale de Richard Séguin – D’air et de songes

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