Il avait ce sourire paisible qui savait toucher le cœur. Il était simple d’approche, mais il suscitait bon nombre de questions.

Si on lui demandait s’il avait réussi à vaincre la peur avec un tel sourire, il pouvait simplement répondre qu’il voyait toujours quelque chose de bon dans toutes les formes d’émotion. La vraie différence est dans la façon dont l’esprit l’accueille et le porte, dans l’intention. À ses yeux, la peur et la joie par nature n’étaient pas source de contradiction, les deux aident l’humain à s’adapter. Et il finissait sa phrase avec un grand sourire.

Si on lui demandait ce qu’il pensait des gens autour de lui, il pouvait vous partager ce genre de réflexion voulant qu’il soit amusant de voir tous ces gens lire dans les pensées de chacun. Il ne croyait pas que ceux-ci se rebuteraient, bien au contraire, ils verraient tant de fragilité, de besoin d’amour et d’attention, que probablement, il émergerait de cette capacité de lire en l’autre une meilleure compréhension et une plus grande acceptation. Et il finissait sa phrase avec un grand sourire.

Je vous raconte cela, car il m’a permis d’apporter plus d’attention à ce qui se cache derrière les mots, et d’être plus à l’écoute des soupirs et des silences.

Il m’a fait prendre conscience que ce monde qui promeut l’abondance illimitée et dont le tumulte est parfois assourdissant ne peut se vivre sainement que si nous sommes capables d’être sensibles à la plénitude de deux cœurs souriants qui se touchent et qui, en fermant les yeux, embrassent la vie.

Une pièce musicale d’Olivier Messiaen: Un Sourire

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