Profondeur

Je plonge aux profondeurs de l’océan des formes, dans l’espoir d’atteindre la perle parfaite et sans forme.

Je ne navigue plus de havre en havre dans cette barque battue par la tempête. Les jours sont loin où je faisais mon jeu d’être secoué par les flots.

Et maintenant j’aspire à mourir dans ce qui est sans mort.

Dans la salle d’audience, près de l’abîme sans fond d’où émane une musique sans notes, je saisirai la harpe de ma vie.

Je t’accorderai selon le mode de l’éternel, harpe ! et quand aura vibré ton suprême sanglot, aux pieds du Silencieux, je te reposerai silencieuse.

*

Je plonge aux profondeurs de l’océan des formes, dans l’espoir d’atteindre la perle parfaite et sans forme. Je ne navigue plus de havre en havre dans cette barque battue par la tempête. Les jours sont loin où je faisais mon jeu d’être secoué par les flots. Et maintenant j’aspire à mourir dans ce qui est sans mort. Dans la salle d’audience, près de l’abîme sans fond d’où émane une musique sans notes, je saisirai la harpe de ma vie. Je t’accorderai selon le mode de l’éternel, harpe! et quand aura vibré ton suprême sanglot, aux pieds du silencieux, je te reposerai silencieuse.

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Mon propre nom est une prison, où celui que j’enferme pleure. Sans cesse je m’occupe à en élever tout autour de moi la paroi ; et tandis que, de jour en jour, cette paroi grandit vers le ciel, dans l’obscurité de son ombre je perds de vue mon être véritable.

Je m’enorgueillis de cette haute paroi ; par crainte du moindre trou, je la replâtre avec de la poudre et du sable ; et pour tout le soin que je prends du nom, je perds de vue mon être véritable.

Rabindranath Tagore dans L’Offrande lyrique

Une pièce musicale de Anoushka Shankar – Traveller

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