1er enseignement

Le Bouddha enseigna qu’il existe un ordre dans le monde physique, un ordre dans les mouvements et les actions des corps célestes, un ordre qui fait se succéder régulièrement les saisons, un ordre grâce auquel les graines deviennent des arbres, les arbres donnent des fruits et les fruits donnent des graines. Ce sont les niy›mas, ou lois universelles, qui créent l’agencement de la nature. Il existe de même un ordre moral dans la société humaine. D’après le Bouddha, cet ordre moral n’est pas assuré par un Dieu créateur, mais plutôt par le karmaniy›ma, la loi de l’action. Si des actions vertueuses (kusalakarma) sont accomplies, l’ordre moral est bon. S’il est mauvais, c’est que des actions non-vertueuses (akusalakarma) ont été accomplies. Telle est la loi universelle du karma et de vip›ka, karma se référant aux actes individuels et vip›ka désignant leur résultat. Selon cette loi, la conséquence de l’acte suit l’acte, aussi sûrement que la nuit suit le jour.

La doctrine bouddhique de la relation de causalité ne postule pas qu’une cause unique produise un événement donné. Les phénomènes ou les événements sont produits par une multiplicité de causes ou de conditions. Il n’existe pas de cause unique ni aucune cause première à l’origine d’un effet particulier. La question de la cause d’un premier événement ne se pose pas, car un premier événement ne peut jamais être découvert.

Le bouddhisme ne cherche pas à prouver l’origine première des choses. Le Bouddha décourageait les spéculations philosophiques concernant l’origine du monde, l’existence d’un Dieu créateur, la vie après la mort, etc., car elles ne servent à rien pour vaincre la souffrance humaine. Il prenait l’image d’une blessure par flèche. La première chose à faire, en pareil cas, est de retirer la flèche. Si, au contraire, on tient absolument à savoir qui a décoché la flèche, d’où elle est venue, de quel genre de flèche il s’agit, et ainsi de suite, on pourrait bien mourir avant d’avoir trouvé les réponses. C’est pourquoi le Bouddha affirmait qu’au lieu de s’engager dans des spéculations inutiles on doit, plutôt, comprendre la vérité de la souffrance (dukkha) et le chemin pour triompher de la souffrance.

Le Bouddha acceptait l’existence dans l’univers d’un ordre moral reposant sur la loi universelle de l’action, mais refusait que cet ordre moral ait, d’une façon ou d’une autre, le système des castes de l’hindouisme brahmanique pour conséquence. Au contraire, il dénonçait toutes les revendications de supériorité par la naissance et toutes les distinctions sociales entre humains. Il déclarait que le karma, les actes de l’individu, déterminent sa supériorité ou son infériorité. Par conséquent, le Bouddha ne faisait pas obstacle à l’admission dans la sangha de femmes ou de personnes nées dans les castes inférieures.

Rewata Dhamma dans Le premier enseignement du Bouddha

Une pièce musicale de Buddha’s Lounge – Peaceful Garden

Laisser un commentaire