Du fond du cœur, merci

On peut monter en maladie comme vers un chemin d’initiation, à l’affût des fractures qu’elle opère dans tous les murs qui nous entourent, des brèches qu’elle ouvre vers l’infini.

Elle devient alors l’une des plus hautes aventures de la vie.

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Ne nous laissons pas emprisonner dans cette part de nous qui est vouée à la mort.

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Les six mois de vie que vous m’avez naïvement accordés le 1er septembre 2006, cher jeune docteur de Krems, je les dépose à vos pieds avec leur fruit le plus juteux : ces pages. Ma gratitude est totale.

J’ai reçu par ce livre le lumineux devoir de partager ce que je vivais dans ce temps imparti pour que la coque personnelle se brise et face place à une existence dilatée.

Ce faisant j’ai sauvé ma vie en l’ouvrant à tous, puisque toute vie, aussi longtemps qu’on la considère comme quelque chose de séparé et de  » solide « , se laisse égarer pour finir comme une paire de gants ou un parapluie dans la confusion des choses du dehors.

Il n’y a que perdre sa vie qui ait toujours le même visage : ne pas oser parler sur « l’homme intérieur « , sur l’immensité qui nous habite. Ne pas oser l’Élan fou, l’Éros « fondateur, ne pas plonger vers l’intérieur de soi comme du haut d’une falaise. J’ai plongé, j’ose le dire, oui, cul par-dessus tête, j’ai plongé !

 » Tu connaîtras la justesse de ton chemin à ce qu’il t’aura rendu heureux « 

Aristote.

Du fond du cœur, merci.

Christiane Singer dans Derniers fragments d’un long voyage

Une pièce musicale SPIRIT ANTIQUA – Klangvisionen der Hildegard von Bingen

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