Acceptation et engagement

Attendez, il faut se tourner vers la souffrance ?

Exactement. La flexibilité psychologique nous permet de nous tourner vers notre inconfort, vers notre inquiétude, dans un esprit de curiosité, d’ouverture et de générosité. Il s’agit de porter notre regard, sans jugement et avec compassion, vers ces points de souffrance, dans notre être et dans notre vie, parce que les choses qui nous font le plus souffrir sont souvent celles auxquelles nous tenons le plus. Nos plus profondes aspirations, nos plus puissantes motivations se cachent à l’intérieur de nos systèmes de défense les plus malsains. Nous avons généralement tendance soit à vouloir nier notre souffrance, par le refoulement ou l’automédication, soit à la ruminer, en y pensant constamment et en nous tracassant, et nous la laissons s’emparer de notre vie. La flexibilité psychologique nous permet d’accepter notre souffrance et de mener la vie comme nous le désirons, avec notre souffrance quand souffrance il y a.

Selon moi, la flexibilité psychologique est un moyen de se libérer ; c’est le contrepoids dont nous avons besoin face aux défis croissants du monde moderne.

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Pourquoi agissons-nous ainsi ?

La réponse est simple : notre esprit nous met des bâtons dans les roues. Nous suivons des modèles de rigidité psychologique, nous essayons de fuir ou de combattre les défis mentaux auxquels nous devons faire face, et nous sombrons dans la rumination, le tracas, la distraction, l’autostimulation, le travail sans fin, ou d’autres formes d’oubli de soi, pour tâcher d’éluder la souffrance que nous ressentons.

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Pivoter de l’évitement expérientiel vers l’acceptation ; rediriger l’aspiration à sentir.

L’évitement expérientiel est le processus par lequel nous fuyons ou cherchons à maîtriser notre expérience personnelle (pensées, sentiments, sensations) et les événements externes qui la provoquent, qu’il s’agisse d’aller à une fête ou de surmonter le décès d’un être cher. Nous agissons ainsi parce que notre esprit nous dit que c’est un moyen facile d’éviter la douleur, et que nous ne nous sentirons libres que si nous nous sentons BIEN. Mais en général, l’évitement ne fait qu’aggraver nos difficultés et restreindre notre capacité à sentir. L’acceptation consiste à accueillir toute notre expérience personnelle en tant qu’agent et non comme victime. C’est choisir de sentir avec curiosité et ouverture, afin de mener le type d’existence que l’on souhaite tout en invitant nos sentiments à nous y accompagner. Grâce au pivot d’acceptation, l’accent se déplace de « se sentir BIEN » vers « SE SENTIR bien ».

Retraçant l’histoire des découvertes qui ont conduit à l’élaboration des méthodes ACT (acceptance and commitment therapy), l’auteur propose des exercices simples et concrets pour en pratiquer les six pivots. Il décrit comment mettre en œuvre ces nouvelles compétences pour affronter les défis de la vie au quotidien.

Steven C. Hayes dans Un esprit libéré – Le Guide de la thérapie d’acceptation et d’engagement

Une pièce musicale de Rameau : Les sauvages, « Forêts paisibles », Les Indes galantes

Les paroles sous le texte de la vidéo

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