Il n’est pas si simple que cela de vivre ce qui est pour ce qui est. Il n’est pas facile de taire notre besoin d’interpréter la vie et d’y donner notre couleur.

C’est sans doute pour cela que nos ancêtres ont conçu des mythes, des histoires fantastiques racontant l’origine du monde. C’est sans doute aussi pour cela que nous construisons des scénarios, des romans, des pièces de théâtre encore aujourd’hui, afin de renouveler le sens du monde.

Si ce n’est pas par les mots, c’est par les gestes que nous nous tentons de nous représenter la vie. On s’impose alors pour donner un sens et un but dans l’avenir, des choses que nous devons obligatoirement faire, des corvées, ou encore des tâches routinières et cela, peu importe la douleur ou l’anxiété que cela va générer.  

Le créateur solitaire, qu’il soit écrivain, danseur, peintre ou musicien, ne fait qu’explorer les voies de passage de la vie et les partage.

Ceux qui reprennent ces histoires, ces créations, pour les resituer dans un contexte social, et parfois même dans une dimension politique, tentent de participer à un vaste mouvement social, dans lequel ils perdent une bonne part de leur singularité.

C’est par les tensions et parfois même les violences générées par ces mouvements que nous pouvons déceler l’anxiété des humains qui se dépersonnalisent et qui les éloignent de leur propre vie. Quand on prend le temps d’écouter, on se rend bien compte qu’ils crient non pas pour donner du sens, mais pour se convaincre, et se donner du courage.

Parfois, il est juste apaisant de se rappeler que nous ne lisons pas une histoire pour atteindre un certain endroit de livre, mais simplement pour lire. Vivre pour atteindre un seul point revient à passer perpétuellement à côté de l’essentiel.

Une chanson de Alex Nevsky – Même l’impossible fleurit

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