La voie du milieu

Les Français que j’ai rencontrés en visite au Québec me faisaient la réflexion qu’ils trouvaient que les Québécois avaient peur du débat. Ils n’aimaient pas à leurs yeux semer la polémique. Pour moi, c’est une qualité que nous avons collectivement. Ne pas chercher à diviser, tenter de comprendre, avoir suffisamment de perspective pour accepter que ce qui fait consensus aujourd’hui ne le fasse plus demain. Tout est en évolution, tout bouge et les actions que nous menons aujourd’hui pour régler des problèmes ne sont pas vaines, cela permet d’atténuer les choses. Il ne faut pas perdre de vue que rien ne règle définitivement dans l’espace de l’activité humaine. Il faut de la résilience pour reconnaître que le plan d’action que nous avons mis en place aujourd’hui aura fait son travail, mais dans 5 ans, il faudra passer à une autre étape pour corriger ce qui est apparu.

La polarisation ne permet que de mettre l’accent sur un point de vue dominant au goût du jour sur l’axe qui sépare les opinions.

Lorsque la polarisation est dans la sphère politique, elle permet de mettre en valeur des positions idéologiques divergentes (gauche et droite, intervention de l’État ou libre marché, protectionnisme ou mondialisation, etc.).

Dans la sphère sociale, elle s’attarde avant tout à des questions identitaires comme les enjeux de genre, d’orientation sexuelle, de génération, d’origine, de langue, de religion, de classe sociale, de régions d’appartenance, etc.

Au plan individuel, on est plus porté par une polarisation en lien avec nos états psychologiques, notre acceptation de certaines idées par rapport aux autres.

Chose certaine, lorsque nous généralisons, nous nous mettons en situation à risque, car la réalité est complexe. Lorsque nous affirmons une position, nous nous mettons en opposition avec quelqu’un d’autre. La voie du milieu, c’est la voie de l’écoute, de l’attention, de prendre le temps d’exprimer ce que l’on pense, de laisser de la place à l’incertitude, à la découverte, de laisser des voies de passages ouvertes pour s’enrichir d’autres perspectives.

La voie du milieu recherche une certaine forme de bienveillance dans les discussions avec les autres, en ayant pour point d’ancrage que ce qui est certain aujourd’hui va encore évoluer.

Une chanson de Georges Brassens interprétée par Maxime Le Forestier – Mourir pour ses idées

Les paroles sur https://www.musixmatch.com/fr/paroles/Georges-Brassens/Mourir-pour-des-id%C3%A9es

Par Daniel Jean dans Voies (x) de passage

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