
La conscience n’est pas une propriété privée, elle est universelle.
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Je ressens les choses de la vie tout comme vous. La différence se trouve dans ce que je ne ressens pas. Je n’éprouve ni peur ni envie, ni haine ni colère, je ne demande rien, je ne refuse rien, je ne conserve rien. Sur ces questions je ne transige pas. Peut-être est-ce la différence la plus marquante qu’il y ait entre nous. Je n’accepte pas de compromission, je suis sincère avec moi-même, alors que vous avez peur de la Réalité.
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Vous vous procurez le contentement et le plaisir de façons très diverses, certains aiment la bonne nourriture, d’autres recherchent un bon film, d’autres encore s’absorbent dans l’écoute de la musique etc. Pour jouir de tout cela, un élément extérieur est toujours indispensable, mais pour se maintenir dans la béatitude de l’être, aucun agent extérieur n’est nécessaire. Prenez l’exemple du sommeil profond, aucune intervention extérieure, aucun traitement ne sont nécessaires pour l’atteindre et y savourer un bonheur tranquille. Pourquoi ? Parce qu’au sein de cet état, votre identification avec un corps mâle ou femelle s’est dissipée.
Certains visiteurs viennent me demander « montrez-nous le chemin conduisant à la réalité ». Comment pourrais-je ? Les chemins conduisent tous à l’illusion, à des chimères. Les chemins sont la création de la sphère des connaissances qui suscite concepts, formes et mouvements. Comment mouvements et chemins tracés pourraient-ils vous mener vers la réalité alors que leur fonction est d’associer au monde des notions et des objets ? La réalité est indépendante et antérieure à tout cela. Pour en avoir une claire compréhension, il faut vous maintenir à la source de votre propre apparition, au commencement du constat « je suis ». Tant que vous n’aurez pas réussi cela, vous demeurerez prisonnier des fers forgés par votre intellect et empêtré dans telle ou telle conviction ou théorie.
Nisargadatta Maharaj dans Ni ceci, ni cela
Une oicèe musicale de Anoushka Shankar – Daybreak
