L’espace à soi

respiration conscience

À l’intérieur de chacun d’entre nous, nous découvrons, lorsque nous prenons le loisir d’explorer par l’entraînement de l’esprit ou physique (les adeptes de la course en savent quelque chose), qu’il existe un espace à soi que les tumultes de notre environnement et même de notre babillage de l’esprit ne peuvent toucher.

Cet espace auquel nous accédons, (par exemple, en faisant le silence simplement en pleine conscience, ou en écoutant de la musique (je sais, je vois de la musique partout, et j’écoute les images qui se dessinent et les mots qui s’y accrochent) ou encore en observant un beau paysage), est un havre de paix.

L’agitation des pensées disparaît, tout est là et certains diront que nous faisons corps avec le présent. Pour qui a connu ces instants, il est bon de se reconnecter à ce présent et ne plus se laisser fluctuer au gré des événements ici et là. Toucher cet espace nous permet de vivre des distinctions qui nous guideront.

Par exemple, accepter la vie n’a rien à voir avec l’abdication, la mollesse, la faiblesse ou la résignation qui nous amènent à une certaine victimisation.

Acception, à l’exemple de cet espace, c’est de cesser d’être en conflit avec soi-même ou avec le monde. C’est prendre conscience que mes attitudes de refus ne peuvent pas me conduire à la sérénité ni au bonheur.

Accepter, c’est vivre sereinement les situations contre lesquelles nous ne pouvons rien, c’est dire oui à ce qui ne peut être changé parce que cela fait partie du jeu de l’existence, et, dans un second temps, c’est changer ce qui peut l’être en apportant cette touche de créativité personnelle, positive et novatrice, qui permettra de passer à un autre état pour soi ou pour les autres, et qui remplacera ce qui affectait le cœur.

Ce type d’acceptation, qui vient du fond de nous, nous permet de sortir d’une certaine façon de notre tendance naturelle à vouloir posséder et façonner les moments présents, par la recherche de ce que j’aime et la fuite de ce que je n’aime pas.

Paradoxalement, cette dualité nous rend malheureux. Nous avons l’impression de vivre sur une île entourée de frontières que nous avons nous-mêmes dressées. Nous sommes déphasés, les sentiments refoulés et la vie en compartiment.

L’acceptation est l’occasion de la faire disparaître.

L’acceptation n’est pas de supprimer tout sentiment au profit d’une impassibilité, mais de le vivre pleinement, rire vraiment, pleurer vraiment, sans juger, sans complaisance. L’important est d’y adhérer afin de supprimer l’opposition intérieure entre nous et elles et ainsi enrayer ces pulsions qui nous gouvernent.

À l’intérieur de chacun d’entre nous existe un espace à soi que les tumultes ne peuvent toucher. Cette paix intérieure permet de nous connecter à cette compassion envers soi et les autres qui fait que nous vivons pour dépasser le moi et se fondre dans notre humanité.

Un album de Vollenweider – Caverna Magica

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