La Lampe de sagesse

La femme n’est pas en infériorité, en passivité, en soumission dans l’amour. Elle est agissante et doit être libre comme l’homme.

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Les steppes, les solitudes, les neiges éternelles, et le grand ciel clair de là-haut me hantent ! Les heures difficiles, la faim, le froid, le vent qui me tailladait la figure, me laissait les lèvres tuméfiées, énormes, sanglantes, les camps dans la neige, dormant dans la boue glacée et les haltes parmi la population crasseuse jusqu’à l’invraisemblance, la cupidité des villageois, tout cela importe peu, ces misères passaient vite et l’on restait perpétuellement immergé dans le silence où seul le vent chantait, dans les solitudes presque vides même de vie végétale, les chaos de roches fantastiques, les pics vertigineux et les horizons de lumière aveuglante. Pays qui semble appartenir à un autre monde, pays de Titans ou de Dieux. Je reste ensorcelée.

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Le bonheur est en nous. Réjouissons-nous dans la pratique du bien, n’attachons de prix qu’à ce qui peut contribuer à notre élévation morale et nous trouverons la paix et le repos puisqu’il ne dépend que de nous de faire toujours le bien et que tout peut servir à notre perfectionnement.

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Mais il dit à celui qui l’insulte : « Va en paix, malheureux, tes injures ne peuvent m’atteindre. C’est toi seul dont tu fais le malheur, j’ai pitié de toi. »

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Quel sujet de rire, quelle joie y a-t-il en ce monde ? Entourés de ténèbres, ne cherchez-vous pas une lampe ?

Alexandra David-Néel dans La Lampe de sagesse

Une pièce musicale de Mari Samuelsen – Einaudi: Una Mattina