
Il est facile d’imaginer nos autres vies possibles que nous ne pourrons jamais incarner. Il est si facile de se projeter dans un monde où nous avons développé le grand talent que nous aurions aimé avoir, de partager notre vie avec la personne imaginée, de se savoir plus fort, de se sentir aimé mieux, d’être ce que nous souhaitons être sans effort et sans processus de transformation.
Il nous faut reconnaître qu’il nous est moins épuisant de se voir en train de faire qu’en train d’être pleinement. Il y a tant de versions de soi en train de faire quelque chose, comme une projection de différentes versions kaléidoscopiques de nous. En général, pour nous voir être différemment, nous nous projetons en fonction du jugement, des regrets ou des espoirs.
Mais ce n’est pas le fait d’imaginer nos autres vies possibles que nous ne vivrons jamais qui est le vrai problème. C’est la non-reconnaissance de soi, et l’estime qui en découle et toutes les bribes de regret qui trainent un peu partout. C’est le babillage de l’esprit sur ces autres vies qui fait de nous le bourreau de notre prison.
Les autres versions sont parfois des romans, parfois des films, ils sont ce dont l’imaginaire a besoin pour se nourrir. Ces vies se produisent, c’est vrai, mais nous ne sommes pas l’acteur, mais le spectateur. Être pleinement demande l’effort de se lever et de s’incarner.
À quoi bon chercher une autre façon de penser, une autre façon d’être si c’est au prix de se déposséder.
Une chanson de Claude Dubois – Le Blues du Buisnessman
Les paroles sur https://www.musixmatch.com/fr/paroles/Claude-Dubois/Le-blues-du-businessman-2
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