
Ce que je tiens mentalement pour la réalité du monde n’est qu’une simple description du monde dont on m’a gavé dès ma naissance.
La vie quotidienne réside en un continuel flot d’interprétations perceptuelles que nous avons tous appris à faire.
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La condition préliminaire pour « stopper-le-monde » est qu’il faut se convaincre, c’est à dire qu’il faut apprendre intégralement la nouvelle description dans le but précis de la confronter à l’ancienne jusqu’à parvenir à ébrécher la certitude dramatique que nous partageons tous, à savoir que la validité de nos perceptions, notre réalité du monde, ne doit pas être remise en question. Une fois le monde « stoppé », l’étape suivante est de « voir », soit de répondre aux sollicitations perceptuelles d’un monde différent de la description que nous avons appris à nommer réalité.
Nos attentes normales concernant la réalité sont créées par un consensus social. On nous apprend à voir et à comprendre le monde. L’astuce de la socialisation est de nous convaincre que les descriptions sur lesquelles nous sommes d’accord définissent les limites du monde réel. Ce que nous appelons la réalité n’est qu’une façon de voir le monde, une façon qui est soutenue par le consensus social.
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Notre réalité n’est qu’une description parmi beaucoup d’autres.
Il insistait sur le fait qu’il m’apprenait comment « voir » et non à « regarder », et que la première étape pour « voir » était de « stopper-le-monde ».
Quiconque veut stopper ses semblables doit toujours être extérieur au cercle qui les oppresse.
L’insistance avec laquelle je m’agrippais à ma vision habituelle de la réalité m’avait pratiquement rendu imperméable aux intentions de Don Juan.
La fin de l’apprentissage signifia que j’avais appris de manière convaincante et authentique une nouvelle description du monde, et qu’ainsi j’étais devenu capable de susciter une nouvelle expression du monde qui s’accordait avec cette nouvelle description.
Carlos Castaneda (1925-1998) est un écrivain américain né au Pérou connu pour ses ouvrages relatant ses expériences mystiques.
Carlos Castaneda dans Stopper-le-monde
Une pièce musicale de Santana – Luz, Amor Y Vida
