Le jour vient de disparaître, je vais bientôt fermer les yeux encore une fois, comme si c’était la dernière. J’ai fait mon possible pour honorer la vie, j’ai exprimé mon respect et j’ai réalisé des gestes empreints d’amour.  

Je revois les nuages qui façonnaient le ciel, les feuilles des arbres qui recommencent à pousser, je ressens l’odeur du printemps qui s’installe lentement, j’entends les oiseaux qui reviennent de plus en plus nombreux et la beauté des sourires des gens que j’ai croisés.  

Tous ces moments que nous donnent le jour et la nature, je les accueillis et je les ai choyés avec attention. Je suis reconnaissant, voilà. Ils font partie de mes errances quotidiennes et de mes découvertes heureuses sans cesse renouvelées.

En ce moment, je vous raconte ce qui commence à constituer mon passé, et c’est bien. Mais, j’aime que mes jours soient avant tout l’exaltation de la vie, l’exaltation du présent. C’est ma façon à moi de goutter chaque instant de ce voyage terrestre si merveilleux.

Je ne veux pas contribuer à cet engourdissement collectif qui fait en sorte que l’on recherche à substituer le présent en étant complètement absorbé par ce que l’on voudrait avoir, ou encore, en vivant dans l’attente où toutes les conditions seront réunies pour enfin vivre. On en arrive à se plaindre de ce que l’on voudrait avoir sans se rendre compte que nous faisons ombrage à ce que nous avons.

Après le coucher de soleil, c’est le coucher de l’âme, pour parcourir le monde des songes.

Demain, si je me réveille, ce sera une nouvelle incarnation singulière. J’aurai le matin des possibles, une autre fois…

Une chanson de Richard Séguin – D’air et de songes

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