Nous naissons sans visage. Au début de notre vie, toutes les personnes que nous rencontrons ont un visage qui nous permet de les distinguer. On est capable de deviner les états d’âme, par le sourire, par les larmes, par la sévérité des traits.

Nous naissons sans nous identifier à une couleur de peau de notre visage. Ce n’est que plus tard que nous découvrons la diversité et que l’on s’identifie à l’une d’elles.

En fait, s’il n’y avait pas de miroirs, nous ne saurions rien de notre visage. C’est uniquement le regard de l’autre qui nous servirait de reflet qui permettrait de savoir les nuances du visage entre le beau et le laid, la peau pâle et la peau foncée.

Il est possible de se réfléchir sans visage. Nous nous concentrons sur la vision, nous devenons uniquement ceux qui voient, sans appartenance à une personne, comme si nous étions entrées dans ce monde pour en être partout. Un simple corps mis à disposition pour entrer dans la vie.

Imaginez une vie sans visage. Peu importe que le bouton surgisse, au-dessus du nez, peu importe, les rides se déploient autour des yeux, nous sommes présents, sans altérations de l’humeur pour des considérations esthétiques, uniquement en relation avec les gens autour de nous pour ce que l’on est vraiment et pour ce qu’ils sont vraiment, car le jeu de la comparaison entre soi et l’autre est disparu.

C’est peut-être à cet état que les anciens maîtres Zen faisaient référence en parlant du visage originel. Regarder la vie non pas avec un visage au sens commun du terme, mais avec la vision non duelle, qui n’altère pas la réalité par notre représentation de soi.

Un kôan extrêmement connu sur le visage originel : Sans dépendre du vrai et du faux, montre-moi ton visage avant la naissance de tes parents !

Une chanson de Daniel Bélanger – Sortez-moi de moi

Les paroles sur https://laboiteauxparoles.com/titre/56589/sortez-moi-de-moi

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