Un jour, Un jour

couche_de_soleil

Il y a 79 ans, en 1936, le poète républicain espagnol Federico Garcia Lorca, assassiné par les milices franquistes au cours de la guerre d’Espagne.

Ce poème d’espoir de Louis Aragon, écrit en son hommage a été mis en chanson par Jean Ferrat.

Cette chanson fut pour moi un beau souvenir d’adolescence.  Mon amie Geneviève Ford m’a fait connaître ce disque Ferrat chante Aragon  sorti en 1971. Des années 1976 à aujourd’hui, cette chanson fait partie, avec Vivre debout de Jacques Brel, des ancrages musicaux.Cela explique peut-être en partie mon affection pour la couleur orange.

https://www.youtube.com/watch?v=TrJNWMBJVfs

UN JOUR UN JOUR

Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime

Sa protestation ses chants et ses héros

Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux

A Grenade aujourd’hui surgit devant le crime

Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu

Emplissant tout à coup l’univers de silence

Contre les violents tourne la violence

Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue

Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange

Un jour de palme un jour de feuillages au front

Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront

Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Ah je désespérais de mes frères sauvages

Je voyais je voyais l’avenir à genoux

La Bête triomphante et la pierre sur nous

Et le feu des soldats porté sur nos rivages

Quoi toujours ce serait par atroce marché

Un partage incessant que se font de la terre

Entre eux ces assassins que craignent les panthères

Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché

Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange

Un jour de palme un jour de feuillages au front

Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront

Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Quoi toujours ce serait la guerre la querelle

Des manières de rois et des fronts prosternés

Et l’enfant de la femme inutilement né

Les blés déchiquetés toujours des sauterelles

Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue

Le massacre toujours justifié d’idoles

Aux cadavres jeté ce manteau de paroles

Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou

Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange

Un jour de palme un jour de feuillages au front

Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront

Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche