Tes yeux sont si profonds
qu’en me penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils
y venir se mirer
S’y jeter à mourir
tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds
que j’y perds la mémoire.
*
Aucun mot n’est trop grand trop fou quand c’est pour elle
Je lui songe une robe en nuages filés
Et je rendrai jaloux les anges de ses ailes
De ses bijoux les hirondelles
Sur la terre les fleurs se croiront exilées
Je tresserai mes vers de verre et de verveine
Je tisserai ma rime au métier de la fée
Et trouvère du vent je verserai la vaine
Avoine verte de mes veines
Pour récolter la strophe et t’offrir ce trophée
*
Je te supplie amour au nom de nous ensemble
De ma suppliciante et folle jalousie
Ne t’en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble
J’ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le coeur de ce coeur que j’écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux.
*
Les raisons d’aimer et de vivre
Varient comme font les saisons.
Louis Aragon dans Les yeux d’Elsa
Une pièce musicale de Jean Ferrat – Les yeux d’Elsa
Les paroles sur https://genius.com/Jean-ferrat-les-yeux-delsa-lyrics