Larmes

Il a le cœur gros, celui qui ne sait plus comment pleurer. Il retient tout par en dedans. Il apprit à craindre d’exprimer ses sentiments spontanément. On ne devrait jamais craindre les larmes.

Imaginez, qu’il existerait des communautés où il serait de mise d’être dans un état imperturbable en tout temps, de savoir contrôler ses émotions et être respectable socialement. Elles auraient instauré une sorte de culpabilité lorsque les larmes viennent, elles auraient instauré l’embarras collectif sur l’expression de notre humanité. Les personnes apprendraient à refouler les larmes de peur de subir le jugement des autres. Et le groupe ou le genre qui cèderait aux larmes serait le lieu d’appartenance de la faiblesse.  

Et pourtant, en refoulant les larmes, nous ne faisons qu’ignorer quelque chose qui se développait en nous.

J’aime imaginer les larmes comme l’expression de la rosée de notre être. Elles viennent, à l’image de la rosée, de la condensation des émotions pour les rendre visible et l’expression de notre nature intérieure. Ce n’est pas un débordement de soi, mais une expression de soi. D’ailleurs, rappelons qu’elles ne viennent pas nécessairement de la souffrance, parfois elles viennent d’un moment de bonheur, d’un moment d’amour et parfois elles viennent d’une grande paix.

Je suis de ceux qui pensent que nous devons faire plus que d’accepter les larmes, nous devons vivre pleinement les sentiments que nous vivons, nous devons entretenir ces émanations du cœur, cette condensation de nos émotions, afin de célébrer autant nos moments de bonheur et de grâce que nos moments de tristesse. La vie doit être vécue au complet, pas par petits bouts. Par des larmes, on voit toujours la vie autrement. Des yeux pleins de larmes nous amènent à regarder au cœur de soi.

Une pièce musicale de Beethoven – A melody of tears

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