La grâce de solitude

Les solitaires aimantent le regard, on ne peut pas ne pas les voir…

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Tant qu’on ne s’est pas quitté soi-même, tout est prétexte à attachement.

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Pour vivre, il faut avoir été regardé au moins une fois, avoir été aimé au moins une fois, avoir été porté au moins une fois. Et après, quand cette chose-là a été donnée, vous pouvez être seul. La solitude n’est plus jamais mauvaise. Même si on ne vous porte plus, même si on ne vous aime plus, même si on ne vous regarde plus, ce qui a été donné, vraiment donné, une fois, l’a été pour toujours. A ce moment-là, vous pouvez aller vers la solitude comme une hirondelle peut aller vers le plein ciel.

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Je suis homme par ce que je ne cède pas à cette espèce d’entropie qui va confondre les autres dans le même magma. Donc oui il y a une peur du monde mais ce n’est pas la peur de n’importe quel monde. C’est la peur d’un monde où les hommes ne sont jamais souverains mais toujours asservis.

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Ainsi, au plus profond des solitudes humaines, si différentes soient-elles dans leurs expressions, se niche toujours un manque.

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Passage obligé vers la connaissance de soi ou rançon d’une technologie de la communication qui nous isole de plus en plus, la solitude fait partie de notre vie.

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L’’ennui n’est pas une chose si mauvaise qu’on le dit

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Et pour que l’amour se sente chez lui, eh bien il faut qu’il sente qu’on ne mettra pas la patte dessus. Au fond, il faut qu’il se sente chez lui, c’est-à-dire en nous. Seul. Il est important qu’il vienne, qu’il se passe quelque chose, qu’il y ait une rencontre mais que cela n’entame pas la solitude de l’un et de l’autre et que cela l’entame si peu, que cette solitude en soit développée, intensifiée.

Marie de Solemne dans La grâce de solitude

Une pièce musicale de Johann Pachelbel – Canon Pachelbel