Des ailes en carton

Et si le secret du Grand Amour, c’était de savoir tendre à l’autre le miroir de ce qu’il porte en lui de plus beau ?

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Le véritable amour débute après l’étape de la déception.

On s’est cherché. On s’est plu. On s’est porté aux nues. Et puis, enfin, on s’est déçu… Et c’est tant mieux.

Car, quelle plus grande pression que de devoir se montrer éternellement sous on jour le plus flatteur ?

La déception est l’épreuve du feu. Ça passe ou ça casse. Le jeune amour y résistera-t-il ?

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Quel est donc le secret pour s’en sortir ?

La communication, d’abord. La souplesse, ensuite.

Cerner les besoins de l’autre, les laisser s’exprimer, même en dehors de la relation s’il le faut. Laisser à l’autre son espace de liberté, la possibilité de s’appartenir.

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L’autre reste un autre, éternellement. Personne n’est là pour nous « compléter ». La complétude est un chemin à accomplir seul.

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La grande affaire des gens, c’est « depuis combien de temps vous êtes ensemble » Comme si l’exploit se mesurait en nombre d’années. La seule arithmétique valable en sentiments, c’est le nombre d’étoiles que vous accrochez dans les yeux de l’autre.

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La peur, c’est comme la douleur, plus on se crispe, plus ça fait mal. L’accueillir comme appartenant à un processus de transformation permet peut-être d’en atténuer les effets…

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Vous voyez, Meredith, la vie des gens serait tellement plus épanouie s’ils apprenaient à cueillir les moments d’amour avec simplicité qu’un rayon de soleil quand il se présente. Un rayon de soleil, vous le prenez, sans vous poser des questions, comme il vient.

Raphaëlle Giordano dans Cupidon a des ailes en carton

Une pièce musicale de J.S. Bach: Sweetest Love