Nous entrons dans une pièce et nous voyons un ensemble d’objets. Notre esprit nous propose des noms, des caractéristiques. Notre esprit interprète ce qui s’y trouve. Il arrive que nous regardions un objet qui n’a aucune signification pour nous. Nous n’avons pas appris dans le passé cet objet.
Si nous revenons dans la pièce quelques jours plus tard, nous serons en mesure de savoir si elle a changé. Un objet manquant, même en son absence, interpelle notre pensée qui interprète le manque.
Quand on vit dans l’impression qu’il nous manque quelque chose, c’est qu’on est prisonnier de la croyance en l’absence. On est familier de certaines choses, de certains êtres, ou de certains scénarios de vie, et maintenant, s’ils ne sont pas là, il y a un sentiment de vide, un sentiment de solitude et d’inconfort. Cela veut dire que l’absence n’est pas complètement vécue. Elle est polluée par des mémoires.
Ainsi, notre représentation du monde est une projection de l’esprit construite par un jeu des émotions et de pensées. Le concept du manque en est une belle illustration, il n’y a rien devant nous et pourtant, nous avons une représentation du monde qui introduit ce qui est absent.
Par l’entraînement de l’esprit et le développement de la conscience, nous avons la capacité de nous libérer de l’intensité des projections de l’esprit en revenant constamment à l’expérience directe, à l’instantanéité, sans donner prise aux ruminations de la pensée d’intervenir. En parlant d’intensité, je fais référence qu’elles vont toujours apparaître, du moins en partie, mais nous pourrons nous rendre compte que ce n’est qu’une projection. Comme un nuage, nous pouvons laisser passer et capter la clarté de l’expérience directe.
Une chanson d’Arcade Fire interprétée par Peter Gabriel – My Body is a cage
Les paroles sur https://www.lacoccinelle.net/958348.html
Par Daniel Jean dans Voies (x) de passage
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