L’inexistence

Une expérience m’a permis de changer ma façon de voir notre relation avec la mort. J’étais avec une personne qui vivait ses dernières heures sur Terre. Elle passait par des états de calme et d’acceptation et elle avait parfois des soubresauts d’agitation, comme si elle prenait conscience qu’elle était agrippée à quelque chose et qu’il lui fallait lâcher prise.

À ces moments-là, il ne sert à rien de trouver une réponse au sens de la mort. Le vide de réponse est une réalité vécue qui n’est pas à expliquer. Parler de l’au-delà, ou affirmer que le moi est une illusion. Dire que personne ne meurt, ou qu’il y a la réincarnation. Parler qu’il y a un voyage de l’âme après la mort ou qu’il y aura transformation vers une pure conscience ou encore d’un retour au néant absolu a-t-il vraiment du sens ? Aucune de ces réponses ne peut calmer un cœur agité.

Même si à l’époque j’avais une certaine opinion sur ce qui avait plus de sens, il nous faut reconnaître qu’aucune réponse n’a de caractère universel et ne peut échapper à notre singularité.

Cet événement faisait en sorte que cet ami était au cœur de sa vulnérabilité, sans protection, ouvert à la vie et perdu face à la mort.

J’ai appris lors de cette expérience que je ne peux pas prétendre avoir les réponses à ces questions. Et même si j’avais une réponse claire, le problème demeure le même, il nous faut trouver la résilience pour mourir de soi.

J’ai retrouvé la vérité brute de pleurer, d’être fragile, d’aller à la rencontre de la peur. Nous avons vécu un moment calme et intense ensemble, en faisant contact avec nous-mêmes, laissant les larmes doucement couler, comme les seuls mots nous racontant.

Nos cœurs se sont débattus ensemble pour explorer l’absence.

Une pièce musicale de Shakti ~ Peace Of Mind

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