Le journal du maître

Jardin secret

J’ai ouvert le journal de la vie de ma professeure de mon enfance, et j’ai parcouru les pages qu’elle a noircies. Je pouvais sentir ce désir ardent d’enseigner ce qu’elle savait et ce qu’elle jugeait essentiel. En tournant lentement les pages, j’ai découvert que plus tard elle a commencé à parler de choses à chercher, de recherches, comme si elle franchissait les limites de son savoir et qu’elle explorait les confins de l’humanité. Je sentais l’excitation dans son écriture.

Chose étrange, vers la fin du journal de sa vie, ses mots s’élevaient sur les différentes sédimentations de ses visions, de ses pensées, de ses connaissances, de sa propre culture, et de ses croyances qu’elle avait pourtant portées, afin d’écrire différemment, avec dépouillement, comme si le paraître disparaissait, et qu’un être jaillissant de ce par être, apparaissait dans sa splendeur.

Au début journal, il fallait beaucoup de mots pour exprimer, et maintenant un seul mot disait tant.

En fermant le journal, j’ai fait plus que parcourir une vie, j’ai découvert un m’être de vie.

Une chanson de Catherine Lara – La craie dans l’encrier

COPYRIGHT – DROIT D’AUTEUR – Daniel Jean – Si vous voulez copier ce texte merci d’indiquer la source dandanjean.wordpress.com, ne pas couper ou modifier les textes et le contenu merci

Laisser un commentaire