Hommage à Enzo

contemplation

Il m’a demandé si je voulais découvrir et explorer encore plus celui que je suis. J’ai hésité et par curiosité j’ai dit oui. Il m’a alors dit que tout est possible, je devais juste accepter de laisser le connu derrière moi.

J’ai accepté, mais j’avais peur.

Il m’a dit de fermer les yeux afin de rouvrir mon esprit avec de nouveaux yeux pour voir toute chose d’une nouvelle manière.

Il ferma la lumière et me plongea dans l’obscurité en me criant que les concepts, les croyances, les règles, les choses, les gens, les lieux et les appartenances que j’avais connus devaient doucement se dissoudre. Oublier toutes mes références, vider mon esprit.
Cela signifiait de faire l’expérience de ce qui se présentait à moi comme si c’était la première fois, avec ouverture et confiance.

Je me suis plié au jeu, mais cela a pris quelque temps, en fait beaucoup de quelque temps. Puis, bizarrement, plus rien de ce que j’avais connu comme étant moi était ancré, comme si la notion de définir ou de limiter n’avait plus de sens. J’étais à être présent et je voyais dans la pénombre.

Puis tout a basculé, et je suis revenu à fixer Enzo. Il riait et me dit de ne pas m’en faire, que nous faisons chacun notre propre chemin. Et il me donna à boire un verre d’eau et il s’en alla, me laissant seul et perplexe.

Et les jours qui ont suivi, je me suis rendu compte que quelque chose avait changé, moi! Et du coup, tout était en train de changer et cela incluait chacune de mes relations. Certaines de ces relations se sont éloignées et même ont cessé, et d’autres sont réapparus d’une toute nouvelle façon. J’ai rencontré de nouvelles personnes qui ont apporté de belles choses et permis de vivre de beaux moments.

Changer, c’est se libérer de cette captation du moi qui entrave la vision et la conscience de la vie qui se déploie. Changer, c’est avant tout un acte de présence.

Depuis, Enzo m’a contacté de temps en temps et je suis heureux d’avoir eu cette rencontre privilégiée. Les années ont passé et de nos espaces lointains nous partagions la vie. Puis, il vient de quitter son corps et j’ai plaisir à penser que d’autres comme moi auront pour lui une pensée bienveillante et de sa compassion à partager.

Une chanson de Leonard Cohen – Traveling Light (Je voyage léger)

COPYRIGHT – DROIT D’AUTEUR – Daniel Jean – Si vous voulez copier ce texte merci d’indiquer la source dandanjean.wordpress.com, ne pas couper ou modifier les textes et le contenu merci

Laisser un commentaire