La fin de la rêverie

ImAGE soleil

Il était en train de rêver. Tout était tellement vrai et pourtant, il avait la certitude qu’il rêvait. Il vivait sans l’être, car il se réfléchissait comme un être intemporel.  Il n’avait pas besoin de toujours faire attention à ses pensées, à ses paroles et à ses actes. Si quelque chose n’allait pas dans le sens de ce qu’il avait prévu, il ne s’en faisait pas, il n’avait aucune contrainte de temps.

Du haut de sa rêverie, il pouvait toucher une fleur, l’a sentir, et même l’arracher, car tout était intemporel. Il parcourait une suite de plaisirs qui passent, qui se perdent dans l’infini et il poursuivait son avance vers un ailleurs. Et à force de vouloir demeurer dans cet état, il s’est transformé non pas en rêveur, mais en être immortel. Il se disait que toute existence nécessitait trop de temps.

Puis, un jour, il fut troublé par une absence de plaisir, il en souffrait et il se rendit compte que l’éternité peut devenir un enfer à celui qui souffre.  Les plaisirs laissaient des marques de souffrance. Il a bien tenté de nier, de refouler ses sentiments, en prenant pour appui sa certitude d’avoir raison de ne pas être, mais de faire. Mais en vain.

Puis, il fut troublé par un présent que lui a offert une personne qu’il avait croisée par hasard. Cette personne merveilleuse lui avait offert un temps d’arrêt, et ensemble, en marchant dans les prés, il put découvrir autrement les myriades de fleurs, d’herbes et d’êtres autour de lui. Il venait de comprendre que toute existence réelle occupe un espace dont il faut entretenir avec attention et demande du temps.

Puis, il sentit le rêve se terminer, et un mouvement d’éveil se produire. De l’espace d’une éternité, le présent de son existence lui apparut.  Ses yeux étaient maintenant capables de décoder cette nouvelle représentation du monde, car son esprit était prêt et ouvert.

Dorénavant il savait que chaque fleur, chaque brin d’herbe, chaque être qu’il croiserait faisaient partie d’une composition plus grande, peut-être intemporel et infini, mais il avait su se libérer, naître enfin à sa vie pour être. Bien que maintenant rien ne lui semble séparé, bien qu’il fût conscient que chaque instant inclut l’univers entier, il avait pu naître interrelié à cette réalité au lieu d’être un rêveur intemporel perdu dans les confins de la vie.

puis, le soleil se leva à l’horizon.

Une chanson des Beatles – Here come the sun

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