Le spectacle offert…

La satisfaction que la marchandise abondante ne peut plus donner dans l’usage en vient à être recherchée dans la reconnaissance de sa valeur en tant que marchandise : c’est l’usage de la marchandise se suffisant à lui même; et pour le consommateur l’effusion religieuse envers la liberté souveraine de la marchandise. Des vagues d’enthousiasme pour un produit donné, soutenu et relancé par tous les moyens de l’information, se propagent ainsi à grande allure. Un style, un vêtement surgit d’un film ; une revue lance des clubs, qui lancent des panoplies diverses. Le gadget exprime ce fait que, dans le moment où la masse marchandise glisse vers l’aberration, l’aberrant lui même devient une marchandise spéciale.

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Le spectacle est le moment où la marchandise est parvenue à l’occupation totale de la vie sociale. Non seulement le rapport à la marchandise est visible, mais on ne voit plus que lui : le monde que l’on voit est son propre monde. La production économique moderne étend sa dictature extensivement et intensivement.

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Nous ne voulons plus travailler au spectacle de la fin du monde, mais à la fin du monde du spectacle.

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L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir… C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout.

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Le spectacle ne chante pas les hommes et leurs armes, mais les marchandises et leurs passions

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A mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire.

 

Guy Debord auteur notamment de La Société du spectacle (1967), de Commentaires sur la société du spectacle (1988), et de Panégyrique (1992).

Il est décédé 1994.

Une chanson de Léo Ferré – Préface

Les paroles sur https://www.paroles.net/leo-ferre/paroles-preface

 

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