Éloge de l’insécurité

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Ainsi, mon but est de montrer ici, à la mode du rebours, que ces réalités essentielles de la religion et de la métaphysique sont défendues lorsqu’on les ignore, et démontrées quand elles sont détruites.

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La créativité ; c’est le pouvoir – toujours rare – de ceux qui peuvent à la fois voir l’inconnu et l’interpréter.

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Essayer de tout comprendre en fonction de la mémoire, du passé et des écrits, c’est comme avoir vécu l’essentiel de sa vie, le nez dans un guide touristique, sans jamais regarder le paysage.

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Si l’on en croit les apparences, notre vie est une étincelle de lumière entre une obscurité éternelle et une autre. L’intervalle entre ces deux nuits n’est pas un jour sans nuages, car plus nous nous montrons capables de ressentir du plaisir, plus nous sommes vulnérables à la douleur, et la douleur est toujours avec nous, au premier ou à l’arrière-plan. La croyance qu’il y a davantage que les apparences nous a habitués à estimer que l’expérience était digne d’être vécue, que nous vivons pour un avenir au-delà de cette vie ici-bas. Car ces apparences semblent dépourvues de sens. Si vivre signifie mourir dans la douleur, l’inachèvement et l’insignifiance, cela paraît une expérience vaine et cruelle pour des êtres qui sont nés pour raisonner, espérer, créer et aimer. L’homme, parce qu’il est doué de raison, veut que sa vie ait un sens, et il trouve difficile de croire en l’ordre des choses tel quel, à moins qu’il n’y ait davantage que ce qu’il voit, à moins qu’il n’existe un ordre éternel et une vie éternelle derrière l’expérience incertaine et passagère de la vie et de la mort.

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Être de passage, c’est vivre ; rester et se maintenir, c’est mourir.

Alan Watts dans Éloge de l’insécurité

Une pièce musicale de tirée du film 2001 L’odyssée de l’espace – Le Danube bleu

 

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