La servitude de la certitude

ImAGE Liberté

J’ai la certitude, suis-je en danger?

Je le sais bien, la certitude est réconfortante, elle donne des ailes, et surtout des réponses indéfectibles. Pour beaucoup, elle apporte une réponse intemporelle, adaptable à toutes les situations, elle semble faciliter le passage à l’action rapidement. J’ai compris, j’ai raison, maintenant, je peux dire aux autres comment ils doivent se comporter, quoi croire, quoi faire, quoi regarder.

Mais, ce passage à action est-il qu’une simple agitation? Les presque certitudes, c’est-à-dire les convictions, vont-elles être la voie de passage pour éviter les égarements? Serons-nous mieux avec des certitudes qu’avec des connaissances en développement?

Avoir la certitude que la lumière est une longueur d’onde perceptible par l’œil humain du spectre du rayonnement électromagnétique est une chose, mais d’utiliser cette théorie pour expliquer tout ce que la lumière éclaire serait absurde.  Ce serait la servitude de la certitude, un frein à la découverte du monde.

Les certitudes peuvent reposer d’une part sur notre expérience ou d’autre part sur notre appréciation de la véracité d’une idée. Elles ne laissent pas de place au doute.

Le doute quant à lui, exprime un questionnement, une réflexion, en quête de certitudes. Le doute permet de sortir de notre zone de confort, il permet de nous faire avancer, et en ce sens, il ne s’oppose pas à l’action, bien au contraire on veut expérimenter. Pour Friedrich Nietzsche, ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou.

L’avantage du doute, c’est qu’il empêche toute forme de généralisation. Le rapport singulier à la vie reprend tout son sens. Elle permet de contrer l’un des grands pièges de la pensée, la certitude. On dit souvent que les meilleurs apprentissages proviennent de nos expériences et de nos erreurs.

Avoir un esprit ouvert, être capable de faire la différence entre construire une digue pour contenir les eaux de la vie et ériger un phare servant de repère pour repousser les frontières de l’inconnu.

L’art, notamment la musique et la peinture, a cette qualité de nous permettre de nous faire vivre une expérience de la réalité ici et maintenant, de rejoindre l’émerveillement du moment sans filtre. C’est une relation directe, immédiate et permettant le partage. Malheureusement, même là, il y en a qui ont l’esprit de censure et tente d’y accoler une vérité universelle.

Il est bon de ne pas faire l’économie de douter, car la certitude peut devenir un grand piège pour la pensée.

Une chanson de Georges Brassens interprétée par Maxime Le Forestier – Mourir pour les idées

Les paroles sur https://www.lacoccinelle.net/1091683.htm

COPYRIGHT – DROIT D’AUTEUR 2020 – Daniel Jean – Vous pouvez copier ce texte en indiquant la source dandanjean.wordpress.com, SVP ne pas modifier les textes et le contenu sans approbation, merci.

Laisser un commentaire