Je suis embarqué sur la longue barque et j’ai attendu que la traversée commence. Le passeur était tout souriant et semblait apprécier la chaleur du soleil.

Nous avons entamé une discussion à partir de l’endroit où nous étions et la destination souhaitée. J’ai eu nettement l’impression que le temps s’était arrêté. La discussion que nous avions, au-dessus des eaux insondables, m’avait permis de prendre conscience qu’il y avait plus important comme changement que le déplacement sur le fleuve. Aujourd’hui, le changement le plus important était de me rendre compte que malgré tout ce que je pourrais vivre, j’étais assuré de rester celui que j’étais.

En arrivant sur l’autre rive, tout était bien, beau et calme. Je me sentais quelque peu allégé de la levée de mes appartenances affectives et intellectuelles. L’adéquation entre les mots prononcés et les émotions ressenties était plus fluide. Je ressentais pleinement ma singularité.

J’ai poursuivi ma route, conscient que ce passeur m’avait appris quelque chose de très simple et de très utile, la conscience que je ne fais que passer dans un voyage que je peux rendre sublime.

Depuis lors, je quitte tout lieu et tout événement avec la même légèreté. J’apprends à saisir la beauté de la vue et à apprécier simplement le parcours qui s’offre à moi.

Une chanson de Maxime Le Forestier interprétée avec Francis Cabrel et Zazie – Passer ma route

Les paroles sur https://www.lacoccinelle.net/1245287-maxime-le-forestier-passer-ma-route.html

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