Du vide et de l’éternité

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Les lois de la nature ont remplacé les décrets du destin et de la providence. Le concept dynamique de succession s’est substitué à la simultanéité divine. Le ciel, le grand ciel des anges centré sur la Terre a laissé place à un univers de papier et d’équations. Depuis, nous nous demandons ce que nous sommes.

L’univers ne peut être conçu selon le concept de la chose, puisque nous sommes à l’intérieur de son volume, et que nous ne pouvons-nous en séparer, ni le tenir à distance. Ce serait plutôt un ordre à retrouver, et cet ordre est temporel.

L’univers est plus une histoire qu’une géographie. L’espace est perdu, mais le temps est retrouvé. Tous les lieux se valent car il n’y a ni centre du monde, ni bordure. Mais nous vivons au temps merveilleux où la matière parle.

Les Homère de cette odyssée ont pour noms Georges Friedmann et le savant abbé Lemaître, les Lucrèce modernes, Hubert Reeves, Stephen Hawking, Roger Penrose, Jean-Pierre Luminet, Joseph Silk et Jean d’Ormesson, le rôle de Giordano Bruno étant tenu par Aurélien Barrau, adepte des univers multiples.

La mise en intrigue de la cosmologie relève, à l’évidence, d’un besoin inhérent à l’espèce humaine, celui des grands récits de création et de métamorphose. Dans les studios universitaires s’écrit aujourd’hui le récit du Big Bang.

Michel Cassé dans Du vide et de l’éternité

Une pièce musicale de Brian Eno – An Ending

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