L’arbre mort

Il était là, debout, nu, gris, sans une feuille. Lorsque vous regardiez ces montagnes, leur beauté, et leur silhouette sur le ciel bleu, cet arbre tout seul semblait occuper le ciel. Il avait beaucoup de branches, toutes mortes, et il n’aurait jamais plus de printemps. Pourtant, il était intensément vivant, plein de grâce et de beauté; vous aviez le sentiment d’en faire partie, d’être seul, sans aucun appui, en dehors du temps. C’était comme s’il était mis là pour toujours, tout comme le grand chêne dans la vallée. L’un était vivant, l’autre mort, et l’un et l’autre étaient tout ce qui importait parmi ces collines… Vous voyiez la vie entière, y compris la vôtre en ces deux arbres, l’un vivant, l’autre mort. Et l’amour était entre les deux, abrité, invisible, ne demandant rien.

Jiddu Krishnamurti dans La révolution du silence

Laisser un commentaire