Entre héros et psychopathes

L’idéal de l’humain se dessine au fil des générations en fonction de l’avancement des connaissances et des technologiques. À l’époque des Romains, le gladiateur était le héros qui faisait déplacer les foules. On était à l’ère du pain et des jeux.

Nous avons au cours de notre jeunesse été fascinés et inspirés par le mythe du voyage initiatique du héros comme Hercule et Achille. Nous pouvions reproduire des scènes fantastiques au milieu d’une ruelle pourtant sans intérêt. Les héros nous proposent un parcours inspirant.

Jeunes, nous pouvions vivre de l’intimidation, nous pouvions parfois nous sentir privées de certains de nos droits face à de l’exclusion. Les héros insufflent un désir de puissance et du fait d’une réappropriation de notre pouvoir d’agir. Il nourrit aussi ce désir secret en nous d’être sauvé.

Le héros permet d’alimenter notre rêve d’être une personne forte, qui transcende le commun, plein de confiance et admiré.

Et même si tout cela n’est pas possible, il faut reconnaître que l’histoire du héros représente une véritable échappatoire.

Aujourd’hui, le défi est encore plus grand. Nos héros doivent être une petite coche en bas de la vitesse de l’éclair pour se déplacer, ils doivent être capables non plus de grimper sur un immeuble, mais plutôt être capables de l’enjamber, c’est-à-dire de sauter par-dessus. Il doit avoir une volonté indéfectible de combattre le mal tout en sachant avec rigueur utiliser ses pouvoirs extrasensoriels et sa force titanesque.

Nous sommes à l’ère des superhéros, cette ère ou la fatigue n’a pas trop de sens, car il y a tant à faire, il y a tant à combattre que la nuit ne peut plus servir à dormir, mais à traquer dans ce monde tout ce qui ne va plus.

Nous sommes à l’ère ou le superhéros est confronté au psychopathe. Et les deux ont comme caractéristique qu’ils ont un point faible. Le psychopathe a sa démesure, le héros a sa kryptonite. Par ce désir de maîtriser le devenir du monde, nous introduisons des scènes parfois d’une grande violence. À l’époque où le défi climatique s’impose dans notre quotidien, la réflexion est intrigante.

Doit-on revenir à l’idéal des hobbits ? Vous savez ces petits êtres paisibles imaginés par John Ronald Reuel Tolkien, sans réel pouvoir, si ce n’est cette belle capacité de s’entraider et de vouloir le bien de l’autre. L’aventure de Bilbo est avant tout une quête de maturité et l’histoire illustre la métaphore de ce processus de découverte de soi.

C’est en agissant à notre propre mesure que nous ferons la différence, en apprenant à nous contrôler au lieu de tenter de contrôler le monde.

Une chanson de Zaz – Tout là-haut

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