Du bonheur

Nul ne pourra être heureux s’il veut aller à contre-courant de sa nature profonde.

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Nous sommes conditionnés mais pas déterminés à être plus ou moins heureux. Nous avons donc la faculté, notamment par l’usage de notre raison et de notre volonté, d’accroître notre capacité à être heureux (sans pour cela que le succès de cette quête nous soit garanti).

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La sagesse nous apprend à désirer et à aimer ce qui est. Elle nous apprend à dire « oui » à la vie. Un bonheur profond et durable devient possible dès lors que nous transformons notre propre regard sur le monde. Nous découvrons alors que bonheur et malheur ne dépendent plus tant des causes extérieures que de notre « état d’être ».

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Nous devons parfois apprendre à devenir nous-mêmes par-delà les schémas culturels et éducatifs qui ont pu nous détourner de ce que nous sommes. C’est ce que le psychologue suisse Carl Gustav Jung appelle le processus d’individuation, qui se réalise bien souvent autour de la quarantaine, quand nous dressons un premier bilan de notre existence. Nous pouvons alors découvrir que nous ne sommes pas assez nous-mêmes, que nous cherchons à faire plaisir aux autres sans nous respecter, voulant donner une image idéale ou factice pour être aimé ou reconnu.

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Les chercheurs qui ont analysé les différents paramètres du bien-être subjectif font remarquer qu’il existe chez chaque individu une sorte de  »point fixe » du bonheur lié à sa personnalité. Chaque individu possède de manière naturelle une certaine aptitude à être heureux. Il se trouvera en dessous de son point fixe lorsqu’il sera confronté à une situation pénible mais au-dessus lorsqu’il vivra une expérience positive. Cependant, il reviendra ensuite presque toujours à son point fixe.

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Tout intérêt du travail sur soi, de la quête de sagesse, consiste précisément à pouvoir élever notre  »point fixe » de satisfaction afin que le bonheur soit pour nous de plus en plus intense, profond et durable…

Frédéric Lenoir dans Du bonheur: un voyage philosophique

Une pièce musicale de Kronos Quartet – The Beatitudes

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