Une fête en larmes

Peu de choses sont aussi cruelles que le mépris de ceux qu’on aime.

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La vie est très gaie, la vie est triste, elle est une fête en larmes.

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L’histoire, c’est ça : le calme, le bonheur, des catastrophes soudaines, la violence, des souffrances, des souffrances, des souffrances, les espérances les plus folles et toujours l’inattendu.

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Je crois que le monde change, je crois qu’il ne cesse de changer et de rester le même, je crois que les hommes progressent et qu’ils montent vers quelque chose d’inconnu qui ressemble à l’espérance et d’où le mal ne sera pas extirpé. Il est aussi ridicule de nier le progrès que de le parer de toutes les vertus.

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Dans la vie comme en littérature, en peinture, en musique, dans tous les arts, l’ennui est la pire des choses. Il faut le fuir à tout prix. L’ennui est le père de tous les vices.

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Il y a beaucoup de mots disparus qui mériteraient bien de revivre. Cavalcadour, par exemple : un homme capable de donner beaucoup de plaisir à une femme.

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L’amour est la plus douce des drogues dures. Il nous parle de nous-mêmes. Il nous entraîne derrière lui. L’amour force tous les barrages. Il est seul à régner et il nous fait souffrir autant.

Jean d’Ormesson dans Une fête en larmes

Une pièce musicale de Vangelis – Voices

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