L’esprit du corps 2

Nous avons abordé hier la question de la relation entre l’œil et le cerveau lorsque nous sommes dans une pièce que nous connaissons bien et que soudain nous sommes plongés dans l’obscurité.

Nous avons soulevé l’importance de laisser le corps intégrer l’expérience, permettant ainsi à nos yeux de s’adapter. Ainsi, les pupilles qui étaient contractées en une minuscule ouverture afin de protéger nos photorécepteurs de l’excès de luminosité se sont dilatées pour laisser entrer le plus de lumière possible. Ainsi, nous avons récupéré une capacité de reconnaître des objets.

Mais que se passe-t-il lorsque nous sommes face à une expérience où notre cerveau n’a pas de point de référence ?

Imaginez que vous êtes devant une œuvre d’art assez complexe, une peinture qui présente des formes et une technique qui nous est inconnue. Nous allons voir la pièce comme un magma d’information dont nous ne pouvons pas décoder avec précision.

Une personne arrive près de vous, et se met à vous expliquer des détails avec les jeux de couleurs. Lentement, vous voyez des formes apparaître, vous devenez capable de discerner par vous-même certains éléments de l’œuvre. Vous devenez capable de regarder au-delà de ce que nous avons appris à « voir ». Il vous a fallu un temps d’adaptation pour oublier votre façon de regarder pour voir autrement.

Un phénomène dans l’autre sens se produit pour développer un regard artistique. Pour apprendre à s’émerveiller devant un objet anodin et y déceler le filon qui va nous permettre de faire émerger une œuvre, il nous faut changer notre façon de regarder et voir avec notre imaginaire et laisser de côté le jugement.

Ce que je veux dire par là c’est qu’il nous faut cesser de faire spontanément ce que l’on nous a appris, c’est-à-dire nommer les choses, normaliser, catégoriser et concevoir notre environnement d’un seul point de vue de la logique et introduire une fibre sensible et créatrice.

Cette approche est aussi inspirante lorsque nous pratiquons la méditation ou toute autre forme d’entraînement de l’esprit. Nous devons non pas surutiliser notre esprit pour prendre conscience de ce que nous vivons, mais plutôt plonger dans l’expérience de notre corps pour que les conditions permettent à l’esprit de voir autrement.

Nous avons tous besoin de cette capacité de développer une vision nouvelle lorsque nous sommes dans une période de transition. Il ne sert à rien alors de s’agiter, de trop réfléchir, notre esprit sera toujours capable de saisir la voie du corps pour voir autrement.

Une chanson de Peter Gabriel – In Your Eyes

Les paroles en français sur https://www.lacoccinelle.net/260781.html

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